"Fontenay-sous-Bois ne sera pas une cité-dortoir !"
Le journal Le Parisien 94 évoque dans un article paru aujourd'hui une décision d'une importance capitale Fontenay-sous-Bois prise il y a un demi-siècle.
Le 6 octobre 1965, la municipalité de notre ville décidait de reprendre en main son urbanisme et de contrecarrer le projet de ZUP définit par l'Etat sans que la ville ait son mot à dire. Une décision politique courageuse dont les conséquences sont encore visibles de nos jours tant sur le nombre d'habitants de la commune que sur la forme de son bâti.
Louis Bayeurte et son équipe sur la dalle de la Redoute, 1965. Archives municipales de Fontenay-sous-Bois.
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Il y a 50 ans, Fontenay refusait de devenir une gigantesque cité-dortoir
Il était une fois une petite ville de la banlieue Est de Paris, que l'on surnommait " la belle endormie ". Une cité tranquille dans laquelle l'Etat avait décidé de remplacer les champs par plus...
L'article du Parisien en ligne.
Le président des Ami-e-s de Fontenay-sous-Bois nous livre son analyse sur cette décision:
"Le 6 octobre 1965, le Conseil Municipal d' Union Démocratique récemment élu avec à sa tête Louis Bayeurte, jeune Maire communiste, prenait une délibération qui allait radicalement changer l'avenir des quartiers du val de fontenay (de la ZUP ou de la plaine comme j'aime l’appeler).
Le plan de la ZUP, prévu par le gouvernement gaulliste en 1960 avec l'accord de la municipalité de droite de l'époque, se composait de 4 quartiers (A, B, C et D) organisés autour d'un centre commercial et administratif. Les tours de logements (une vingtaine par quartier) s'organisaient autour de trois dalles qui se rejoignaient au centre de la ZUP. Voir plan ci-dessous.
Dès son élection, le 21 mars 1965, la nouvelle municipalité renonce à ce programme qui dénaturait le visage de Fontenay.
De plus, la ville devait être éventrée, écartelée de part en part par les tracés des autoroutes A17 et A86. Ensuite le RER, prévu en viaduc et tranchée ouverte détruisait des quartiers entiers.
La ZUP était pour la droite et les promoteurs une belle affaire financière et immobilière sans aucun souci des futurs habitants.
Des milliers de logements, mais rien de prévu pour les familles qui allaient y vivre. Je ne parle même pas du cadre de vie, des espaces verts inexistants.
Aussi, même si l’État lui oppose que le dossier est légalement clos, le 6 octobre 1965, la ville définit les nouvelles modalités de son développement urbain.
Elle remet en cause "l' urbanisme de dalle" en préconisant le végétal. Elle laisse néanmoins construire le quartier A ( les Larris ) pour ne pas bloquer le besoin de logements.
La cité de "La redoute" était en chantier sur la base d'un projet de 1954. Mais, face au constat du peu d'attributions des logements sociaux réservés à la commune pour pouvoir satisfaire les demandeurs fontenaysiens, au nombre de 3000 à l'époque (par exemple sur les 948 premiers appartements prévus au Larris, les promoteurs n'en avaient réservé que 24 à la commune !), les élu-e-s exigent que 50 % des premiers logements aillent à des Fontenaysiens.
D'autre part le conseil municipal considère insuffisant le programme d'équipements collectifs, notamment en ce qui concerne l'enfance et la jeunesse, et ajoute à la liste prévue, des ludothèques, une maison des jeunes, une bibliothèque, un gymnase...
Enfin, ne voulant pas d'une "cité-dortoire", le conseil municipal préconise de dégager des terrains pour la création de zones d'activités (150 000 m2 de bureaux et 20 ha de zone industrielle et une zone artisanale). Elle programme ainsi l'aménagement d'une véritable "ville nouvelle".
Pour y arriver, elle décide de se lancer de toutes ses forces dans cette lutte contre le pouvoir central, jusqu'au bout, avec conviction.
Avec les habitants, elle se bat !
Le 6 OCTOBRE 1965 le Conseil Municipal termine sa délibération par une adresse aux tenants du pouvoir :
"Ces propositions constituent un tout, un ensemble sur lequel il est impossible de transiger sans porter atteinte aux intérêts de la population de Fontenay."
C'est ensuite le 20 octobre 1971, que Louis Bayeurte condamne encore avec fermeté la politique de l' Etat qui ne correspond pas aux souhaits de la majorité des Fontenaysien et affirme sa volonté de maîtriser l' opération. A partir de cette date, la ville prend en main la réalisation de la ZUP.
Une bien belle bataille, politique et ... physique.
Une autre nous attend, celle du "Grand Paris"...
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